C'était une belle journée ensoleillée. Le soleil illuminait les rues de son éclat doré. Les passants s'asseyaient sur les terrasses des cafés, s'entassaient dans les centres commerciaux, prêts à les dévaliser. Le parc était loin d'être désert : les enfants jouaient sur toutes sortes de balançoires, trapolines tourniquets, cordes... Leurs rires emplissaient l'air d'une joyeuse atmosphère. Les mamans discutaient sur les bancs, les gamins dans leurs poussettes hurlaient... La vie était, comme à chaque printemps, plutôt animée. Les gens ne travaillaient pas et tenaient par la main leur gosse, dans la rue. Un instant, je me pris à chercher des souvenirs inexistants dans ma mémoire d'enfant content quand sa mère lui achetait une poupée ou tout autre jouet ridicule. Mais cela n'était jamais arrivé auparavant car mon enfance n'avait pas été tout à fait normale.

Puis je pensais à mon adolescence d'il y a quelques années, quand je traînais avec les pires racailles du collège, mes rendez-vous plutôt fréquent avec le principal... Et aussi la fois où on m'avait proposé une cigarette. Non merci ! Et enfin mon grand amour, d'il y a deux ans... Mort... Suicidé... Je ne connaîtrais plus jamais l'amour comme ça. Sauf si... C'est à ce moment que ma fenêtre, qui donnait sur le parc, me fit croiser le regard d'un jeune homme plutôt beau gosse. Mais je n'était pas sûre que c'était une bonne idée... Tant pis je me lance ! pensai-je presque assez fort pour qu'il m'entende. Je pris ma veste et sortit de l'appartemment en dévalant les escaliers. Je passait dans une allure féline devant lui, puis le dépassait de quelques mètres en faisant mine de chercher quelque chose, et vint m'assoir à côté de lui, sans pour autant cesser de le fixer de mes yeux gris.